Publié par L'équipe dans Carte des cimetières le 12/05/2022 à 14:31
À partir de 1917, après la révolution qui chassa le tsar Nicolas II, beaucoup de nobles russes et d’artistes émigrèrent en France. Paris fut choisi en raison de son rôle de capitale culturelle, d’autant plus que l’élite russe parlait français.
Dès 1927, le cimetière communal de Sainte-Geneviève-des-Bois, au sud de Paris, dans le département de l’Essonne, regroupe de plus de 5 200 tombes orthodoxes, remarquables par leurs croix de bois sculpté. Cette nécropole tire aussi son charme des nombreux arbres qui y sont plantés et qui par leurs essences (peupliers, épicéas …), rappellent la Russie.
Son origine provient de l’accueil fait aux émigrés russes au château voisin de la Cossonnerie acquis en 1926 et transformé en maison de retraite pour réfugiés russes blancs âgés par la princesse Vera Mestchersky, amie de la propriétaire. Elle est baptisée « La Maison russe ». En 1939 une église orthodoxe de style novgorodien (de Nijni Novgorod) du XVe siècle vient compléter l’ensemble.
Noureev naquit en 1938, officiellement à Irkoutsk (Sibérie, Union soviétique). Il est issu d’une famille tatare, d’origine musulmane. Dans son autobiographie, il raconte qu’il est né entre le lac Baïkal et Irkoutsk, dans un wagon de troisième classe, alors que sa mère voyageait dans le transsibérien, pour rejoindre son mari nommé à Vladivostok. Plus tard, il est accepté à l’école de danse du Bolchoï à Moscou, mais préfère intégrer l’Académie de ballet de Saint-Pétersbourg. Il danse dans les plus grands corps de ballet, à Londres et aux États-Unis, etc. Lors d’une tournée à Paris, le 16 juin 1961 à l’aéroport du Bourget, il fausse compagnie à ses gardes du corps du KGB. C’est un des plus célèbres danseurs de son temps, monstre sacré, chorégraphe et directeur de ballet de l’Opéra de Paris nommé par Jack Lang en 1983. Mais il meurt du sida en 1993, à 54 ans.
Selon sa volonté, il est enterré au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois. Le 6 mai 1996 eut lieu l’inauguration de son caveau. On doit celui-ci à Ezio Frigerio, Italien qui travailla entre autres pour la Scala de Milan, puis longtemps en France où il avait souvent collaboré avec Noureev. « La tombe est recouverte d’un tapis de mosaïque et évoque un kilim recouvrant les malles de l‘errance, rappel de l’Orient d’où Noureev était originaire » (Wikipédia).
Ce cimetière est un superbe lieu de promenade, et le dimanche, on peut suivre l’office et partager un café avec quelques fidèles, russes ou ukrainiens, et les popes.
Partager sur les réseaux sociaux
Vous avez un compte Amazon ? Connectez-vous avec votre compte Amazon et essayez la commande Express
Commander avecBoutique propulsée par Wizishop