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Quatre pays pour un tombeau royal

12/10/2021 à 08:50

Les trois derniers rois de France (puisqu'après eux Louis-Philippe fut "Roi des Français") étaient frères : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Ce dernier monta sur le trône de France et de Navarre après la mort de son prédécesseur, en 1824. Mais comme il abolit la Charte de celui-ci, qui limitait un peu les pouvoirs du Roi, et qu'il publia des Ordonnances pour tenter de maintenir un pouvoir autoritaire, il dut abdiquer à la suite des journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830, dites les Trois Glorieuses

Où s'exiler ? D'abord en Ecosse, puis sur les terres de l'Empire des Habsbourg, en Vénétie. Par peur du choléra, il passa en territoire voisin, et fut accueilli dans le château de Graffenberg, mais mourut de cette maladie. Un beau tombeau fut érigé pour lui dans la crypte du couvent franciscain de Castagnavizza, à Görz (parfois dit Goritz). Les tombeaux d'autres membres de la famille le rejoignirent, ceux de :

- Louis-Antoine (1775-1844), dauphin de France, son fils, prétendant au trône de France sous le nom de Louis XIX.

- Marie-Thérèse de France (1778-1851), épouse du précédent. Elle la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, enfermée comme eux au Temple pendant la Révolution à laquelle elle survécut. On lui fit épouser son cousin. 

- Louise d'Artois (1819-1864), duchesse de Parme, petite-fille de Charles X, fille de Charles-Ferdinand d'Artois, duc de Berry, assassiné, et de Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, la fameuse duchesse de Berry qui entreprit une équipée rocambolesque pour faire reconnaître son fils et non Louis-Philippe, comme le seul héritier légitime au trône de France. 

- Henri d'Artois (1829-1883), duc de Bordeaux, puis prétendant au trône de France sous le nom d'Henri V, fils lui aussi de Charles-Ferdinand d'Artois et de Marie-Caroline, né après l'assassinat de son père et surnommé "l'enfant du miracle".

- Marie-Thérèse de Modène (1817-1886), épouse du précédent. 

Les six sacrophages sont dans une crypte très étroite. 

Mais la région changea plusieurs fois de mains, si bien que, sans avoir été déplacé, le tombeau de Charles X se trouva tour-à-tour :
- en Autriche, à Görz (nom allemand) ;
- en Italie, à Gorizia (nom italien) à partir de 1932 ;
- en Yougoslavie, état créé en 1945 ;
- en Slovénie depuis l'indépendance (1991) dans le couvent de Kostanjevica (nom slovène de Castagnavijzza) à Nova Gorcia (nom slovène : la nouvelle Gorizia).

Les tombeaux ont tout de même voyagé : lors de la Première Guerre Mondiale, alors que le royaume d'Italie et l'Empire austro-hongrois étaient en guerre, le couvent fut bombardé. La dernière impératrice d'Autriche-Hongrie, Zita, fit évacuer les sarcophages du couvent vers la crypte des capucins à Vienne, lieu de sépulture de la famille impériale. Née Bourbon-Parme, elle était l'épouse de Charles, dernier empereur d'Autriche-Hongrie du 22 novembre 1916 au 12 novembre 1918. 

Les tombeaux revinrent à Gorizia en 1932, dans la ville devenue italienne. 
 

Il est à noter que la ville fut divisée en deux entre le bloc de l'Est et celui de l'Ouest, et que la frontière, au temps de la guerre froide, passait au milieu du cimetière !

La crypte des franciscains est surnommée "Le Saint-Denis des derniers Bourbon". Il existe une association qui milite pour rapatrier les tombeaux à Saint-Denis, nécropole historique des rois de France. Mais le maire de Nova-Gorica souhaite garder ces tombeaux, curiosités de la ville, et les descendant des Boubons dit respecter le désir de ses aïeux. Les cendres de Charles X ne rejoindront sans doute pas la basilique de Saint-Denis.